mardi 31 juillet 2012

Est-il possible de prêter des livres numériques ?

Le livre numérique est un bien culturel dématérialisé. Il commence à peine à émerger en France mais est déjà bien installé dans certains pays comme les Etats-Unis. On peut les acheter pour les lire sur des liseuses, des tablettes ou des ordinateurs, mais est-il possible de les prêter ou de les emprunter ?
La réponse est Oui !

L’emprunt


En France, on peut emprunter des livres électroniques dans certaines bibliothèques. Les organismes passent des contrats avec des entreprises comme Overdrive
 ou encore Cyberlibris afin de recevoir un catalogue de livres numériques à proposer aux usagers.
Certaines d’entre elles tentent l’expérience depuis plusieurs années comme à Issy-Les-Moulineaux ou à Arcachon où les usagers peuvent non seulement lire en numérique mais également louer des supports de lecture s’ils n’en possèdent pas. 
Les bibliothèques universitaires proposent de plus en plus aux étudiants, chercheurs et professeurs d’emprunter des livres numériques. Généralement, ces organismes passent des contrats avec des agrégateurs (comme eBrary ou Numilog) leur permettant de choisir parmi un catalogue de plus en plus important des ouvrages dans tous les domaines : sciences, économie, éducation, histoire etc.

Il existe également des acteurs 100% numériques qui se lancent dans l’aventure du prêt, ce sont généralement des entreprises privées comme Skoobe en Allemagne. Via un abonnement mensuel, le lecteur peut choisir 5 ouvrages dans un catalogue de 2000 ebooks.

Le prêt à un ami

Néanmoins, aujourd’hui, il n’est pas possible sur notre territoire, de prêter un livre numérique que vous avez acheté comme on le fait naturellement avec un livre imprimé.
Aux USA, au Canada par exemple, la chose est différente. Certains acteurs importants, comme Amazon, Kobo ou Barnes & Noble permettent aux internautes, si l’éditeur en est d’accord, de prêter à leurs amis des ebooks.
La règle est simple : chaque livre acheté peut être prêté une fois pendant une période de 14 jours. La personne possédant l’ouvrage remplie un formulaire et désigne l’adresse email de celle qui pourra lire. Pendant ce laps de temps, le propriétaire n’aura pas accès à son ouvrage, comme s'il avait prêté son livre papier !

5 commentaires:

  1. Encore faut-il que le receveur ait un lecteur qui supporte les DRM utilisés, ce qui n'est pas le cas de ceux utilisant des logiciels libres, qui par définition sont incompatible avec le principe même des DRM qui est de restreindre l'usage.

    La réponse est donc forcément non, puisqu'on ne peut pas prêter à qui on veut et comme on veut.
    Dans le monde physique on ne prête pas seulement à ceux qui ont des lunettes Optic 2000 ou des gants d'une certaine marque, ou seulement une fois en 2 semaines, et on empêche personne d'en faire une photocopie même si c'est découragé et antiécologique.

    Répondre oui est donc tout simplement mensonger et légitimise l'usage des DRM, qui sont juste intolérables. En tant que développeur et utilisateur de logiciels libres ceci me scandalise.

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  2. Bonjour mmu_man,

    Merci pour votre commentaire qui participe au débat.

    Nous voulions dans cet article, parler des moyens qui existent aujourd'hui pour prêter un livre électronique, même s'ils sont en effet loin d'offrir la même souplesse qu'avec les livres en papier, la question des DRM (vérrous de gestion des droits numériques) étant saillante aussi bien pour les lecteurs que les bibliothèques par exemple.

    Ces sujets devraient faire partie de nos prochains évènements, restez à l'écoute !

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  3. Bonsoir,
    on pourrait d'ailleurs préciser qu'heureusement tous les ebooks ne sont pas sous DRM, certains auteurs se préoccupant du droit de leurs lecteurs...
    Il semble même que le site de la Fnac ait une sélection assez large :
    http://www4.fnac.com/livre-numerique/l214580/eBooks-sans-DRM
    (ne me demandez pas comment y accéder depuis le sommaire du site, google a trouvé la page directement)

    De même il existe des livres sous des licences ouvertes ou libres, telles que Creative Commons, qui encouragent leur propagation, dont par exemple le dernier livre de Philippe Aigrain qui justement parle du partage de la culture :
    http://www.sharing-thebook.com/
    (lecture par ailleurs obligatoire pour tout acteur culturel)

    Vous pouvez donc tout à fait prêter à qui vous voulez, si vous choisissez les bons bouquins... ce qui est assez grotesque quand on compare avec le monde réel.

    Quoi qu'il en soit l'utilisation des DRM est une mauvaise solution inefficace (c'est toujours contournable un jour ou l'autre) à un faux problème née d'une peur irraisonnée. Les maisons de disque l'ont pour la plupart reconnu, les maisons d'édition suivront. Ils seront un jour considérés comme l'obscurantisme numérique qu'ils sont. Il me semble que les bibliothécaires ont leur part de travail pour en arriver là, au delà de la peau de chagrin qu'on leur a concédé lors de DADVSI, ne serait-ce que pour une question de préservation du patrimoine.

    Cordialement.

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  4. Prêter un livre numérique, c'est aussi illusoire que de prêter un mp3.
    C'est dématérialisé, ce n'est donc plus un objet, mais un fichier, je sais que c'est choquant qu'un livre soit un simple fichier mais c'est pourtant ce à quoi on a ramené l'objet dématérialisé.
    S'évertuer à raisonner comme pour un objet alors que ce ne sera jamais le cas est pathétique. Non, on ne peut pas prêter un fichier, parce qu'il n'existe pas d'original, mais seulement de copies numériques. D'ailleurs, c'est venu bien cher pour quelque chose qui ne peut pas se prêter, se léguer, qui n'a nécessité aucune encre, aucun papier, qui demande d'acheter une machine pour le lire et qui n'offre pas forcément le même confort qu'un bon bouquin. Les deux objets vont forcément vivre ensemble, le livre et sa version numérique, mais arrêtons de faire croire que les avantages de l'analogiques sont aussi transférables au numérique, ce n'est pas vrai.

    Faudra choisir, soit on prête un livre, soit on achète des bits, soit on achète les deux.
    Je préconise que chaque livre contienne sa version numérique, comme ça, on peut prêter le livre et lire en attendant la version numérique, un peu comme fait la nouvelle génération d'auteurs musiciens, qui pressent des galettes vintages, mais collent le lien pour récupérer le mp3 idoine...

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  5. Avec le livre numérique, donc, fini, le plaisir de tendre son bouquin à un ami, qui n'y trouverait d'ailleurs ni notes, ni coin corné, ni phrases soulignées, autant de traces laissées par un autre lecteur...Lire "84 Charing cross road" de Helene Hanff, elle dit ça si bien, le livre qui s'ouvre automatiquement à la page la plus lue par le propriétaire précédent...
    Tant pis, je m'en fous, de passer pour une vieille chose du siècle passé !J'aime mon bon vieux truc en papier que je croise dans tous les coins de la maison

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