A l'occasion de la numérisation haute définition 3D d'un splendide buste de Sappho, et des expérimentations au Labo pour ce type de collections, beaucoup de questions se posent quant aux métadonnées que les nouveaux usages et technologies peuvent nécessiter.
Par exemple, faut-il prévoir l'indispensable pour que ces informations et leurs notices soient digérées par des moteurs d'intelligence artificielle, afin d'être resservies différemment en fonction du lecteur, de son niveau de connaissance, de sa culture, de ses éventuels handicaps? Doit-on intégrer des éléments de colorimétrie pour que ses subtiles nuances soient fidèlement reproduites pour l'éternité? Devrait-on introduire les spécifications du marbre, sur sa résistance, la technique utilisée pour le tailler? Les réductions de vecteurs en cas d'utilisation en réalité augmentée?
Ou bien faut-il tout simplement faire confiance au référencement issu des statistiques et de la réputation des experts sur l'Internet? Mais sera-t-il le plus précis et le plus fiable?
A suivre dans un prochain atelier...
En attendant, vos informations et réflexions nous intéressent, et Sappho sera bientôt visible et manipulable au Labo. Vous pouvez commenter ce billet ou envoyer un message direct ici...
A mon sens, la première option, à savoir prévoir l'indispensable et ne pas se contenter d'indexer l'objet mais plutôt en faire sa traduction numérique. Cela passe par un ensemble, certes effrayant, de métadonnées, tant leur nombre peut être important, voire, en fonction des besoins, infini. Une indexation passe en effet par le prisme d'un expert et de ses "préoccupations" qui ne sont pas celles d'un chercheur, d'un étudiant, d'un curieux et évolueront au fil du temps. Les recherches historiques actuelles s'intéressent à des aspects totalement inconnus voire considérés comme mineurs au siècle dernier par exemple. Les thèmes de recherche évoluent et les questions posées elles-aussi au document, à l'objet, son contenu, sa forme, son matériau, le contexte dans lequel il a été trouvé, conservé, étudié... Reste à définir des limites acceptables à un travail qui peut s'avérer sans fin et ce sera sûrement la partie la plus difficile. Tout l'intérêt est essentiellement que ce n'est plus un expert qui traduit numériquement un objet réel mais une batterie d'experts apportant chacun un ensemble de méta-données afin d'en recréer l'image la plus fidèle possible. C'est le but entre autres mais pas achevé des recherches de l'IRHT ou du PIREH, des nouvelles orientations de la TEI ou du projet OpenCorpus.
RépondreSupprimer@ JeffC
RépondreSupprimerMerci de votre contribution...
Un article vient de paraître sur Hypothèses.org su sujet de la numérisation de tête maorie.
RépondreSupprimerTête Maorie : les dessous d'une numérisation http://prisme.hypotheses.org/319
Pas mal de concordances avec les questions soulevées par la tête de Sappho.